OUVRONS LA FENÊTRE

Jour 28

De
l’inconnu partout,
dans tous les noms que l’on se donne,

ou
que l’on prête
aux choses qui nous regardent.

On
fait naufrage dans la beauté du verbe,

à
lire le reflet du sens
comme une carte du monde.

(…)

S’il

convient maintenant d’ouvrir les yeux,

ce

sera comme on remonte du fond d’un lac,

brasses

lentes de la pensée,

vers

la surface enfin

où nous attend d’une seule vue

l’étrangeté

des commencements.


°°°

Sur

la table,

les choses simples restent pour la nuit.

Le

bol et le pot ont leur éternité,

une

bonté peut-être de repères,

pour les errants que nous sommes.

(…)

À
peine avons-nous bâti pour demain, laissé
quelques pierres se resserrer autour du feu.

Nous
allons dans la lumière poignante
et le vent qui tourne.

Qu’aurons-nous
mis au monde d’autres que nous

 

Patricia Castex

In Chemin d’éveil

Editions le Cheyne