OUVRONS LA FENÊTRE

Jour 13

Je ne peux remettre l’amour à un autre siècle

je ne peux pas

même si le cri s’étrangle dans ma gorge

même si la haine éclate crépite brûle

sous des montagnes grises

et des montagnes grises

 

Je ne peux ajourner cette étreinte

qui est une arme au double tranchant

d’amour et de haine

 

Je ne peux rien ajourner

même si la nuit pèse des siècles sur mes épaules

même si tarde l’aurore indécise

je ne peux remettre ma vie à un autre siècle

ni mon amour

ni mon cri de libération

 

Non je ne peux ajourner le cœur

 

Antonio Ramos Rosa – traduit du portugais par Michel Chandeigne

in, « Anthologie de la poésie portugaise contemporaine, 1935 – 2000 »

Editions Gallimard (collection Poésie), 2003