OUVRONS LA FENÊTRE

Jour 51

Ligne.
Crêtre.
Passage
si étroit
de témoins.
Ligne.
Crête
Être.
Être
au passage
où l’oubli
se fait
mais aussi
où l’oubli
est
insupportable
et
impossible.

Sur sa fin,
l’oubli
ne se fait pas
oublier.

Ce nom dit.
Il porte déjà
son silence.

Tu es
ce chemin,
ce pas
où tu portes
ton absence.
Tu marches,
tu sais
ton absence
dans ton dos,
sans savoir
si c’est l’oubli
si l’oubli se fait
ou pas.

Tu es ce chemin.
Ce nom dit
pas.
L’oubli porte
son pas
dans ce passage
étroit.

C’est ligne,
crête,
être.

Tu n’oublies
rien
de l’abrupt
en chemin,
tu fais
la lumière
avec l’oubli.

Le nom
dit
reste
en chemin
sur la ligne
tracée,
haute
de ton pas.
Au moment même
où l’oubli
se fait
impossible,
insupportable.

Au moment même
de ce passage
au seuil du silence.

 

Jean Gabriel Cosculluela

In S’amuïr

Éditions La Passe du vent / Poésie